Enlevons de notre cœur ce qui l’encombre

Homélie du frère Pierre Lambert pour le 3e dimanche de l’Avent – 14 décembre 2014

Que peut signifier pour nous ce cri lancé par le prophète Isaïe, repris par Jean-Baptiste, le témoin de la Lumière, et que bien d’autres crieront après eux : « Redressez le chemin du Seigneur » ?

Il ne s’agit pas simplement de rectifier quelques virages, pour rendre rectiligne le chemin par lequel Dieu vient. Dans la langue d’Isaïe, ce qui nous est demandé à un sens plus radical : nous sommes invités à « vider » le désert pour y laisser passer Dieu ! (‘redresser’ traduit un verbe hébreu qui signifie ‘enlever d’un endroit ce qui l’obstrue’).

Mais comment vider un désert qui est déjà un espace vide ?

Malgré le paradoxe, ce geste décrit de façon précise ce que chacun de nous doit faire pour accueillir Dieu. Il y a en chacun de nous un désert, un espace de silence et de paix intérieure, où il nous est possible d’entendre Dieu et de le rencontrer. Mais cet espace est encombré par toutes nos préoccupations de la vie quotidienne, la nôtre et celle de nos proches.

Les quelques moments où il nous serait possible d’entrer dans ce silence intérieur sont vite remplis par des sons et des regards multiples et variés. La société contemporaine nous y aide abondamment.

Il est vrai que ce monde intérieur nous fait peur, il y a en nous tellement de pensées qui nous envahissent et que nous ne maîtrisons pas. Aussi Dieu ne cesse pas de nous envoyer des témoins qui nous invitent à libérer notre cœur de tout ce qui fait obstacle en nous à sa venue.