Dans quel désert L’Esprit nous pousse-t-il ?


Homélie du frère Pierre Lambert, 22 février 2015, 1er dimanche du Carême
 
 
Dans la mentalité des contemporains de Jésus, le désert, puisque rien n’y pousse, est un lieu dominé par les forces du mal. Il est alors habituel de dire « le désert » pour désigner ces forces du mal, comme, de nos jours, « l’Élysée » désigne le Président de la République.
Ainsi lorsque l’Esprit« pousse Jésus au désert » c’est pour être tenté par Satan.  Il en est de même pour chacun de nous. Nous avons, nous aussi, poussés par l’Esprit, à vivre ces quarante jours de carême dans le désert de notre société contemporaine, pour être confrontés avec ce qui fait obstacle à notre amour pour Dieu.
Notre tentation ne consiste pas dans un dialogue basé sur le texte de la Bible. Non, notre tentation a pour fondement une réalité qui nous concerne tous : l’impossibilité, compte tenu des multiples souffrances de notre vie, de croire et d’accueillir l’amour de Dieu pour nous.
Si Dieu est Bon et Tout-Puissant, pourquoi y a-t-il tant de malheur sur notre Terre ? Si Dieu n’était que Bon nous pourrions dire : Il nous aime mais n’a aucun pouvoir, donc Il ne peut rien pour nous. Si Dieu était seulement Tout-Puissant, nous pourrions dire : Il peut tout mais ne nous aime pas, donc Il ne fait rien pour nous.
C’est pourquoi beaucoup de nos contemporains refusent de croire en ce Dieu Bon et Tout-Puissant. La faute originelle de nos ancêtres ne constitue plus, pour eux, une explication et encore moins une justification de cette situation.
Il nous faut, dans la Foi, traverser ce désert et, avec l’aide de l’Esprit, comprendre ce qu’est le véritable amour de Dieu pour nous : un partage total de notre vie, jusqu’à supporter Lui-même nos propres souffrances.